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Manque criant de vétérinaires pour animaux de la ferme au Nouveau-Brunswick

Un vétérinaire prépare une seringue pour piquer une vache.

Un vétérinaire prépare une seringue pour piquer une vache.

Photo : getty images/istockphoto / Jevtic

Il n'y a plus qu'une seule vétérinaire pour aider les fermiers et éleveurs de la grande région du nord-est du Nouveau-Brunswick. Il y en avait pourtant trois il n'y a pas si longtemps.

Des trois vétérinaires postés à Bathurst, l'un a changé d'emploi, une autre est en congé de maternité et une collègue attend un enfant et travaille donc avec certaines limitations physiques.

Une vache.

Les agriculteurs du nord-est du Nouveau-Brunswick manquent de vétérinaires pour leurs animaux.

Photo : Radio-Canada / Bernard LeBel

Dans la région, la plupart des fermiers et des éleveurs sont bien au fait de la situation et ils la trouvent déplorable. Certains sont même plutôt en colère. C'est le cas notamment de Lison Gionet.

La nécessité d'un service 24 heures sur 24

Après avoir vécu dans l'Ouest canadien pendant plusieurs années, Lison Gionet est rentrée au bercail et elle a fait construire un centre équestre privé, à Thériault Office, près de Bertrand. Elle a grandi près de la ferme de son père, à Caraquet.

Ça m'amène beaucoup d'inconvénients, déplore-t-elle. J'ai deux chevaux à ma propriété et je m'occupe de plusieurs bovins chez mon père. J'ai besoin d'un vétérinaire en appel 24 heures sur 24.

Lison Gionet sur son cheval.

Lison Gionet sur son cheval, Willson, dans une compétition de «reining» à Red Deer, en Alberta, en 2016.

Photo : Gracieuseté

La fin de semaine dernière, une de ses vaches a eu de fausses contractions.

La vétérinaire est venue la vérifier. Mes chevaux ont eu besoin de rayons X deux fois depuis janvier. J'ai besoin de vaccins pour mes chevaux et je ne peux pas avoir un vétérinaire pour venir les donner.

Ce genre de situations va même jusqu'à lui faire regretter d'être rentrée dans sa région natale avec ses chevaux.

On est tous très inquiets. On avait trois excellents vétérinaires, la crème de la crème. Mais là, on n'en a plus.

Une citation de Lison Gionet, propriétaire de chevaux

Problèmes de recrutement au ministère

Au ministère de l'Agriculture, de l'Aquaculture et des Pêches, on ne nie pas le problème. Par courriel, un porte-parole, Nick Brown, fait état des difficultés en matière de recrutement.

Bien qu'il y ait actuellement des postes vacants dans nos services de médecine vétérinaire dans le nord-est de la province, des services sont toujours disponibles dans cette région. Toutes les options disponibles sont envisagées pour remplir ou couvrir les postes dès que possible. Le recrutement de vétérinaires pour les grands animaux s'est avéré difficile au cours des dernières années […], explique Nick Brown.

Un cochon.

Un porc (archives).

Photo : iStock

Mais il semble y avoir un monde de différence entre la bonne volonté exprimée par le gouvernement provincial et la réalité sur le terrain.

Dans le nord-est, on n'a pas d'aide. Le gouvernement provincial se contrefout pas mal de la situation des gros animaux dans la Péninsule acadienne, lance Lison Gionet, sceptique.

C'est certain que je ne peux pas avoir accès à un vétérinaire 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour mes vaches, cochons, dindes ou chevaux.

Une citation de Lison Gionet
Des vaches dans un pré.

Des vaches laitières (archives).

Photo : Getty Images / ARIANA DREHSLER

À Pokeshaw, John Riordon est copropriétaire d'une ferme laitière qui compte environ 170 vaches. Il abonde dans le sens de Mme Gionet.

C'est une très grande région, fait-il remarquer. C'est presque impossible pour une seule personne de faire ça 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C'est sûr que les animaux en souffrent, tout comme nous. C'est particulièrement difficile dans les cas d'urgence. Ce n'est pas comme quand c'est toujours la même personne qui connaît déjà la situation à votre ferme.

« Ça presse »

Lison Gionet craint également de voir apparaître d'autres problèmes avec un service de broche à foin.

Ils ont dit qu'il y allait y avoir des remplaçants d'autres régions de la province, dit-elle. Il va peut-être y avoir un problème avec la langue aussi, ça ne veut pas dire que ces vétérinaires-là vont parler français. Moi, ça ne me dérange pas, mais je suis sûre que ça peut en déranger d'autres.

Elle insiste sur l'urgence de la situation.

Le gouvernement ne fait pas son recrutement comme il faut, conclut-elle. Là, ça presse.

Entre-temps, chez les fermiers et les éleveurs, le diable est aux vaches.

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