Lot-et-Garonne : la miellerie de Nathalie Lajoye, la gourmandise à l'état pur

C'est une véritable "maison" dédiée à l'abeille. Des peluches, des plaques et des figurines en guise d'accueil, cette "miellerie" fleure bon le précieux nectar. Elle est située à Saint-Robert, commune la plus excentrée de l'agglomération du Grand Villeneuvois, nichée au cœur des collines du pays de Serres. Un endroit créé de toutes pièces par Nathalie Lajoye. Depuis plus de 10 ans, elle s'est reconvertie en tant qu'apicultrice. Une réorientation professionnelle pour celle qui exerçait jusqu'alors le métier de professeure de danse. Petit à petit, la Miellerie de Nathalie s'est équipée en matériel, jusqu'à la création d'une boutique en 2015. En vérité, Nathalie Lajoye baigne dans le bruit des bourdonnements d'abeilles depuis sa plus tendre enfance. "Mon grand-père puis mon père avaient des ruches, j'avais un antécédent apicole quand j'ai décidé de m'installer" sourit Nathalie.

Elle découvre au fil du temps les multiples facettes d'un métier passionnant. Comme ses confrères et consœurs, elle a une fascination pour ces insectes "impressionnants, de si petites bêtes qui font un travail monstre". Mais une partie de ce travail incombe aussi à Nathalie : élevage, récolte, transformation, l'apicultrice ne chôme pas.

160 ruches disséminées sur plusieurs communes

Premier des produits commercialisés par l'habitante de Saint-Robert, le miel, qu'elle décline sous trois formes. "Il y a le miel de printemps et celui d'été, avec un nectar récolté en juin et en août" détaille Nathalie Lajoye. Un miel de qualité qui provient de ruches disséminées de Saint-Robert à Monbalen en passant par Beauville. "Il ne faut pas concentrer les ruches. Je choisis l'emplacement en fonction des cultures alentour, de l'ensoleillement, etc." La dernière variété, elle, demande une sacrée organisation : une fois par an, elle embarque une partie de ses 160 ruches en direction de la Dordogne pour permettre aux abeilles de butiner autour des châtaigniers et ainsi produire... du miel de châtaignier. "Il est plus fort que les deux autres" révèle l'apicultrice. Différents nectars qui sont ensuite transformés par Nathalie en bonbons, pain d'épice, nougat ou en cire. "Je travaille aussi avec une chocolatière et un brasseur de La Croix-Blanche qui fait de la bière au miel". Une volonté de travailler avec les artisans locaux, tout comme celle de faire plaisir aux touristes et passants. "Certains randonneurs font une halte pour découvrir les produits".

Comme tous les secteurs agricoles, l'apiculture souffre des conditions météorologiques. "La sécheresse et la chaleur ont eu un impact. Quand il fait trop chaud, la fleur se préserve." Et l'abeille bien du mal à récupérer le nectar, sachant qu'elle va chercher la nourriture au plus près. Autre source d'inquiétude, la fécondation en baisse, sans explication fondée pour le moment. "Il n'y a pas d'étude précise" avance l'apicultrice, qui doit faire également face à un acarien prédateur, le varroa. Mais pour l'heure, la récolte s'annonce bonne pour la miellerie de Saint-Robert. Et les visiteurs du Haras de Villeneuve, samedi, pourront le constater.